2009 en musique...
La fin de l’année, c’est difficile. Et pas seulement parce qu’il faut digérer les 12 pintes de Champagne, les tonnes de foie gras, et les kilos de dindes, chapons et autres bestioles à plumes et os à ronger. Nope. C’est difficile, parce qu’en tant qu’(intermittent) bloggeur musical arrive le moment de se retourner sur l’année qui va s’achever (sous peu) dans le stupre et la luxure et de se demander ce qui a été marquant. Et ça, ce n’est pas gagné. Parce qu’en plus, c’est long une année. Et qu’il faut se souvenir de tout.
En plus, je suis compliqué. Globalement, on ne peut pas dire que je suis fou de rock ‘moderne’. Je suis plutôt fan de vieilleries trentenaires que des bidules rock actuels. Du coup, un classement étiqueté 2009, ça ne me contenterait que moyennement. C’est donc 2009 en musique, mais avec des vieilleries dedans. Cependant, l’année 2009 a été fertile en nouveautés 2009. Et cela parce que j’ai fait un peu plus attention aux différents artistes que les sites de streaming mettent en avant (qu’ils en soient remerciés ici) et surtout parce que j’ai prêté pas mal d’attention au CDB de GT (ce qui d’ailleurs n’aurait servi à rien sans le streaming).
Donc : 2009 goude année en musique. Pour cause de tracasseries financières, ça n’a pas été folichon en achats, mais ce bilan a une belle gueule. Belle gueule, parce que finalement il y a de tout et plein de découvertes : du vieux, du très vieux, du très jeune, du blues, du rock, de la nu-soul et tout et tout. Ici toutefois, pas de classements. Vu l’hétérogénéité de mes choix, cela aurait été trop prise de tête. Juste des rubriques. Et en plus, c’est plus drôle.
Alors… roulements de tambouuuuuuurs…
Catégorie du meilleur album : Q-Tip, Kamaal The Abastract
Q-Tip, l'ancien taulier de A Tribe Called Quest, est donc à mon sens l'artiste de l'année. Cet album, conçu en 2001 mais refusé à l'époque par sa maison de disque et sorti en 2009 est un bidule superbe, mélange foutraque de plein de trucs : rap-jazz (ce qui a fait le succès de ATCQ), funk, soul, et qui plus est joué par de vrais musiciens.
Catégorie des autres meilleurs albums :
DJ Signify, Of Cities Wax Taylor, In The Mood For Life Frusciante, The Empyrean
Catégorie de la découverte poussive :
J'ai découvert Blakroc au hasard de périgrinations sur le web. J'ai été accroché par la photo d'accroche, où j'ai reconnu Mos Def et Q-Tip. Je me suis donc empressé d'écouter l'album du même nom. Du Blues-rap, le duo Black Eyes à la musique et la crème du hip-hop au mic'. jJai été ébaudi à la première écoute : c'est rocailleux, c'est bien fat en fait, et les MCs sont loin d'être mauvais. Mais les écoutes suivantes m'ont fait un peu revisité mon jugement. Le regret, c'est que ce n'est pas aussi novateur qu'a pu l'être le rap-jazz du début des 90s. Et l'album est un peu emmerdant à la longue.
Catégorie de la surprise qui me surprend moi-même :
Déjà à l'époque de leur premier album, je ne détestais pas, assez séduit que j'étais par l'enthousiasme de leurs morceaux.
En écoutant Nico Teen Love, le nouvel album des BB Brunes, je ne m'attendais pourtant pas à être autant touché : ben ouais. La hype, la fashion parisienne, le slim c'est pas trop mon truc Et pourtant, cet opus est fort plaisant à écouter. on y trouve, en vrac : des mélodies accrocheuses, des lignes de basse bien grasse, une énergie géniale, des choeurs en harmonie, des descriptions de soirées orgiaques, l'alcool et Paris, qui font quelque peu oublier 1 ou 2 morceaux en trop, une voix parfois horripilante et souvent fausse. A n'en pas douter, ma surprise française de 2009.
Catégorie du sauvetage des cas désespérés :
Le procès de Téléphone a été bouclé depuis longtemps : un groupe qui a phagocyté le rock en France de la fin des années 1970 au milieu des années 1980. Du sous-rock FM, qu'il est de bon de dénigrer en ne citant que des morceaux soupiens de leur fin de carrière. Et pourtant dans Le Live, album posthume (si l'on peut dire), se trouve tout ce qui fait un grand groupe : du rock, des musiciens émérites, de l'impro, de l'énergie. Bref, un must.
Catégorie de l'espoir qui confirme :
Fin 2007, Paolo Nutini était mon espoir de l'année. En 2009, il a confirmé cet espoir avec son deuxième album, Sunny Side Up, avec les mêmes ingrédients : une voix claptonienne, des arrangements tiraillés entre la pop, la soul et le blues et même une incursion dans le ska.
La catégorie du truc qu'on se demande pourquoi on ne le découvre qu'en 2009 :
Dans les années 90, je n'écoutais que France Inter et France Bleue. Du coup, Rancid, je pouvais pas connaître. Alors je ne découvre que cette année, avec l'album Let The Dominoes Fall. Un groupe phare du punk californien. Pour moi un mélange des Clash, des Mescaleros et de Sublime. Un album qui mérite aussi de figurer dans le top 2009 de mes albums 2009 ^^.
La catégorie des vieilleries qui claquent :
2009 a été l'occasion de se plonger dans la discographie de 3 dinosaures de la musique.
Honky Chateau et Tumbleweed Connections ont contribué à me prouver que l'Elton John des années 1970 était un redoutable mélodiste, un pianiste ultra-doué et qu'il valait beaucoup mieux que l'image de vieille folle du rock dont il est affublé de nous jours.
Je me suis aussi replongé dans la discographie du groupe des Toxic Twins, Aerosmith. Du blues bien crasseux pour Honkin' on Bobo (dernier album en date), et deux lives : A Little South Of Sanity et Live Bootleg!. Pour ces deux derniers, c'est l'occasion de voir l'évolution du groupe en 20 ans. Si la hargne et les riffs crasseux sont toujours là sur le premier cité (le plus récent), on y trouve un plus grand nombre de bonnes vieilles balades FM. Soupien certes, mais utile les jours de moins bien.
Enfin, j'ai écouté, ré-écouté, ré-ré-écouter la discographie entière de Creedence Clearwater Revival. Une belle plongée dans l'histoire d'un groupe déja has-been du temps de mes parents, mais qui demeure pour moi un des plus grands groupes de l'histoire de la musique.
Dans la catégorie des potes de Clapton :
Deux voix 'Blues'. Deux guitares virtuoses. Slowhand peut être fier de ses héritiers : Joe Bonamassa et John Mayer. Inconnus en France, mais star chez eux.
Dans la catégorie 'ca aura au moins servi à ça' :
Un guitariste de génie, entouré par une section rythmique non-moins géniale, le tout en live, ça donne : Wes Montgomery, Smokin' At The Half Note.
Dans la catégorie des glorieux Anciens qui refont surface :
OK, Renaud chante toujours aussi faux. Mais ce Molly Malone est fort réussi. Cet album qui revisite de glorieux standards de la verte Irlande est touchant et beau. Et en plus, l'univers des Traditionnels irlandais va très bien au Frangin. Et quand c'est fait avec la crème des musiciens de là-bas, pourquoi bouder son plaisir?
Quant Eric Clapton a décidé de partir pour sa dernière tournée en date, il s'est demandé quel pote il pourrait bien inviter cette fois-ci. Se souvenant de son dernier Crossroads en 2007, c'est tombé sur Steve Winwood, son pote de Blind Faith, qui est en passant, un organiste de génie et un guitariste point mauvais. Ca donne donc ce Live At The Madison Square Garden, panorama en concert de la période Blind Faith / Traffic, entecoupé de quelques reprises époustouflantes : Georgia on my mind, Voodoo Chile et Little Wing, pour ne citer qu'elles...
Voilà... c'est fini. Et à vrai dire, c'est déja pas mal, pour une seule année!! Des avis, des remarques?